Au cœur de Montréal, où le paysage urbain est habituellement recouvert de neige à cette époque de l'année, les rues restent dégagées et l'air est inhabituellement chaud pour une journée de février. Les habitants appellent cela "le printemps avant l'heure", mais pour le jeune Émile, c'est la saison des aventures. Sac à dos en bandoulière, il part à la découverte des bizarreries de cet étrange hiver.
Émile commence son périple au pied du mont Royal, la montagne urbaine, qui se dresse habituellement fière et blanche sous son manteau de neige. Aujourd'hui, les sentiers sont boueux et nus, l'herbe pointant là où devrait régner un tapis blanc. Il observe les écureuils qui s'affairent, leurs petits corps étonnés par cette chaleur, gambadant non pour se réfugier, mais pour jouer sous le ciel clair.
Les déambulations d'Émile le mènent dans les ruelles pavées du Vieux-Montréal. Les terrasses des cafés accueillent des clients sirotant des cafés glacés plutôt que des chocolats chauds. Des musiciens de rue jouent comme si le printemps était déjà là, leurs notes se mêlant à l'air doux de ce février atypique.
Sanctuaire des écosystèmes
Émile décide finalement d’aller au Biodôme, sanctuaire des écosystèmes sous verre à Montréal. Il pénètre dans la section de la forêt tropicale, où la chaleur et l'humidité intérieures rivalisent avec celles du monde extérieur. La chaleur et l'humidité correspondent au monde extérieur, celui de tous les jours, ce qui l'amène à se demander où finit un monde et où commence l'autre. En février ma foi, c’est assez surprenant!
Le crépuscule approchant, Émile gravit les hauteurs de l'observatoire de la ville. L'horizon, habituellement marqué par le contraste tranchant entre la neige éclatante et la sombritude des arbres dénudés, se fond en un mélange apaisant de verts en attente et de ce ciel aux couleurs chaudes s'étirant en une vaste toile.
Un moment unique dans le récit du monde
Émile comprend qu'il est témoin d'un moment unique, pas seulement dans le cycle des saisons, mais peut-être aussi dans le récit du monde. Cet hiver singulier est un conteur, murmurant des récits de changement, invitant les gens à apprécier la beauté dans les anomalies de l'existence. Enfin, c’est ce qu’il pense et veut absolument croire.
Cette histoire serait-elle celle des changements climatiques? Sous cet angle, l’aventure d’Émile prend une tout autre tournure et est loin d’être chaleureuse ou devrait-on plutôt dire, est trop chaleureuse...
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