L’appel du destin

J’ai toujours aimé raconter des histoires, mais encore plus en lire. En fait, c’est une des façons de m’évader du moment présent afin de rejoindre une autre réalité. J’ai envie d’en partager avec vous.

Je ne parle pas d’histoires basées sur des mythes ou légendes que nous connaissons tous, mais de «vraies» histoires. Des histoires que mes ami(e)s ont pris le temps de me raconter. En fait, je me rappelle parfaitement de la façon dont mon enseignant du Cégep percevait les histoires. Pour lui, elles sont riches et émouvantes. Elles nous rappellent que la vie, la mort ou l’amour sont toujours le résultat d’une série de variables infinies que l’être humain interprète comme des miracles.

Dans les destins les plus denses comme dans les anecdotes les plus anodines, au-delà des masques sociaux définis dans l’espace de la classe ou de l’école (pour les étudiants), elles révèlent la beauté de leur vie et la profondeur de leurs coeurs. Le miracle de l’existence. L’émerveillement de la conscience. Comme un puissant résonateur de notre identité. De belles paroles qui résument parfaitement la beauté derrière les histoires.

Explications

Afin de soutenir mes paroles, je vous ai ajouté des photos. Comme le dit si bien le dicton, une image vos mille mots. Aussi, puisque je tiens à l’anonymat des conteurs/conteuses, j’ai utilisé un pseudonyme. Sur ce, commençons avec notre toute première histoire d’une longue série racontée par Naslou (pseudonyme), que vous aurez la chance de lire plusieurs fois.

Coup de téléphone

Durant l’été 2016, mon meilleur ami et moi étions en train de nous promener au Vieux-Port, une habitude que nous chérissions. C’était une de ces semaines chaudes et maussades à Montréal au cours de laquelle il n'y avait aucun festival; donc rien à faire.

J’ose croire que sa copine était occupée (certainement à travailler), car il passe normalement la plupart du temps avec elle; de vrais tourtereaux ces deux-là. On a bien évidemment tenté de savoir si nos amis les plus proches voulaient sortir, mais ils étaient tous occupés. La vraie poisse.

Tout à coup, une idée saugrenue nous vint : appeler des numéros au hasard sur son téléphone (oui, nous n’avions vraiment rien à faire). Un de ses contacts (il en possède beaucoup, croyez- moi) était une belle agente de bord italienne aux yeux verts. Mon meilleur ami l’avait rencontrée lors d’une soirée de Noël, mais ne l’avait jamais revue (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs).

Nous l’avons donc contactée pour voir s’il était possible de se rencontrer, parler, prendre un verre; bref faire plus ample connaissance. Toutefois, elle devait prendre l’avion sous peu et ne pouvait donc pas nous rejoindre. Pendant un court moment, je pensais, pour une raison qui m’échappe, que nous pourrions vivre des jours heureux ensemble. C'est assez bizarre de penser cela alors que je ne l’ai vue que sur photo, je vous le concède, mais je n’arrêtais pas de me dire qu’elle avait quelque chose de plus que les autres. Quoi ? Je ne sais pas, mais elle était faite pour moi. Enfin, je crois. Au final, perdu dans mes pensées les plus profondes, j’ai tristement accepté le fait qu’elle ne m’était pas due, mais le destin en a voulu autrement.

Destin

Alors que nous étions sur le point de perdre tout espoir de trouver quelqu’un, l'agente de bord nous rappela une heure plus tard afin de nous faire savoir que le vol avait été décalé au lendemain et qu’elle avait ainsi son après-midi de libre. Un vrai coup de bol !

Elle était venue avec une de ses amies (d’origine russe, je me rappelle) et nous sommes allés souper tous ensemble sur une belle terrasse au Vieux-Port . Ce fut une soirée inoubliable. Elle était exactement mon type et me faisait de l’oeil. Aujourd’hui, cela fait 5 ans que nous sommes ensemble, n’est-ce pas beau? Pourtant, mon ami et moi n’avions pas l’habitude d’appeler des gens au hasard, juste comme ça. Pourtant, lors de cette journée, nous l’avions fait. De plus, le vol avait été décalé. Une simple coïncidence ? Certainement, mais je préfère dire que c’est le destin.