
Parfois, dans la vie, les coïncidences sont le fruit d’un hasard extraordinaire. Je suis certain que vous l’avez déjà expérimenté plusieurs fois. Vous allez certainement être d’accord avec moi si je vous dis que ce hasard est assez énigmatique et excitant à la fois.
Je vais vous raconter, aujourd'hui, une nouvelle histoire. Cela fait un moment n’est-ce pas? Par ailleurs, j’ai décidé de donner un nom à cette série d’histoires : Histoires d’ici et d’ailleurs. Vous aimez ? J’ose espérer que oui.
Papillons
Dans la famille de mon père, plusieurs personnes sont décédées à un jeune âge, que se soit ses oncles, ses tantes, ses grands-parents, etc. Il faut savoir que mon père a vécu plusieurs histoires reliant le hasard et le destin par rapport au monde des morts.
Celles m’ayant touché le plus sont celles de son frère et de l’un de ses oncles. Un mois avant que mon oncle ne meure, ce dernier a été victime de trois malheureux accidents de voiture. Toutefois, il n’a jamais été gravement blessé. Après la mort de mon oncle (de façon naturelle), mon père s’est remémoré ces accidents et en est venu à la conclusion qu’ils étaient tous, en quelque sorte, des «avertissements». Comme si c’était son destin de nous quitter aussi tôt, mais que la Faucheuse avait raté son coup à quelques reprises jusqu’au jour fatidique.
Le plus choquant dans cette histoire est le fait que mon oncle aimait énormément les papillons. Il en avait d’ailleurs un tatoué sur sa cheville. Un mois avant son départ dans l’au-delà, alors que nous étions en train de prendre le petit déjeuner dans notre jardin en famille, des dizaines de papillons s'étaient mis à tourner autour de mon oncle. Un beau moment et une image qui restera à tout jamais gravée dans ma mémoire. En plus de cela, je me rappelle que ma petite soeur avait cueilli un trèfle à quatre feuilles qu’elle avait offert à mon oncle. Il ne l’avait malheureusement pas pris lorsqu’il était parti chez lui. Après son décès, mon grand-père et ma mère se sont fait tatouer un papillon dans leur dos afin de garder un souvenir gravé à tout jamais sur leurs corps.
Fleurs
Deux ans après la mort de mon oncle, ce fut le tour de l’oncle de ma mère qui n’avait pourtant que 65 ans. Il est resté plusieurs semaines à l’hôpital, pour soigner ce que l’on croyait être une pneumonie, mais qui s’est avéré être la maladie dont l’on ne prononce pas le nom : le cancer.
Durant cette période, ma mère n’avait pas conscience qu’il allait en mourir. Dans notre jardin, nous possédions un beau rosier resplendissant et qui avait rendu l’âme à la mi-décembre. Peu de temps après la mort de son oncle, ma mère s’est aperçue, en discutant avec ma grand-mère, que la dernière rose était tombée lors du même jour que la mort de mon oncle. Pas le même mois ou la même semaine : le même jour. Vous ne serez certainement pas étonné si je vous disais que la fleur préférée de son oncle était la rose.
Souvenirs
Je me souviens à quel point les deux étaient de vrais amoureux de la nature. L’un était fasciné des forêts et de la végétation. Je me rappelle qu’il prenait la peine de rester devant le même éclairage de rue en se disant : «Diantre, je me demande bien comment les Indiens faisaient pour vivre dans ce froid glacial?» ou encore «Pourquoi suis-je?». Assez philosophique n’est-ce pas ? L’autre, en revanche, aimait la faune et plus particulièrement les renards. D’ailleurs, nous avions découvert ensemble un nid de renardeaux mignons comme tout. Ah qu’ils me manquent...
Depuis ces deux malheureux évènements, les renardeaux devinrent de fabuleux renards, la lumière de l’éclairage est toujours autant lumineuse, les papillons ne cessent d’inonder notre jardin et les roses sont ravissantes plus que jamais d’été en été. Le frère de mon père et l’oncle de ma mère nous protègent à partir de l’au-delà, c’est une évidence.
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