Il faut y réfléchir

Les animaux mangent, boivent, dorment comme nous. Qu’est-ce qui différencie réellement ces derniers des êtres humains ? C’est notre intelligence.

Plus concrètement, nous sommes conscients que nous sommes conscients. Relisez la phrase précédente. Drôle de formulation n’est-ce pas? Or, lorsque vous prenez le temps d’y penser, elle prend tout son sens. Au quotidien, on se retrouve constamment confronté à des choix à faire et on peut, la plupart du temps, avoir de la misère à savoir quel est le bon choix.

Dans ce texte, j’ai décidé de faire fonctionner vos neurones en vous présentant une théorie de Rawls (un philosophe du 20e siècle) qui est, vous verrez, très intéressante. Faisant référence à l’égalité de tout un chacun, elle nous fait comprendre que l’on est tous sur le même pied d’égalité. Sachant que la théorie de la justice est assez complexe, je vais seulement vous présenter son principe phare.

La théorie de la justice

Pour commencer, la théorie de Rawls (théorie de la justice) veut que toute action soit basée sur la raison. En fait, ce dernier veut pouvoir s’entendre sur le partage des droits et libertés ainsi que sur le respect de soi. Toutefois, dans la réalité dans laquelle nous évoluons, il est impossible de pouvoir tout un chacun s’entendre objectivement sans prendre en compte nos intérêts personnels.

C’est à ce moment-là qu’un concept qu’a utilisé notre philosophe en question prend place : le voile d’ignorance. Le voile d’ignorance est en fait une rupture avec le monde dans lequel une société évolue et dans laquelle les personnes n’ont pas de liens (que se soit familiaux, amoureux ou amical) les uns avec les autres. C’est donc une situation qualifiée de fictive et ne tenant pas compte du contexte historique sans pour autant renoncer aux exigences de la raison.

Ainsi, en étant derrière ce voile d’ignorance, les partenaires ne peuvent pas connaître leur place dans la société. On ne sait pas si on est un homme ou une femme, pauvre ou riche, malade ou en santé, etc. On ne connait donc pas qui on est. Vous me suivez toujours ? En d’autres mots, on ne doit pas faire quelque chose à quelqu’un si l’on ne veut pas que ça nous arrive à nous aussi!

Prenons par exemple le droit de vote des femmes, qui est assez récent (1940) au Québec. En se mettant sous le voile de l’ignorance, on ne sait pas si on est une femme ou un homme et on va logiquement se ranger derrière le choix le moins risqué : donner le droit de vote à tout le monde. Vous comprenez? Ce qui est important à comprendre dans cette théorie, c’est qu’elle prône la justice de tous devant la loi. Nous sommes tous égaux que nous soyons riches ou pauvres ou encore un homme ou une femme, par exemple.

Il s'agit d'une théorie parmi tant d’autres concernant notre façon de faire des choix. Cela ne veut pas dire que Rawls a la réponse à tout avec sa théorie de la justice, mais qu’il propose plutôt une façon différente d’aborder les enjeux.

De par sa vision des choses, on a pu déterminer qu’un système est juste si l'ensemble de ses règles est à l'avantage de tous les citoyens, et non pas seulement d'une partie de ceux-ci. Personnellement, j’ai trouvé sa théorie très inspirante et je tente, tant bien que mal, de l’utiliser au quotidien.

Je termine en citant John Rawls lui-même : «La justice est la première vertu des institutions sociales.»